• Revival - S. King


    J'ai commencé à lire King au début de l'adolescence...

    Je crois que le tout premier a été "Marche ou crève"...
    C'est de loin mon préféré, le meilleur King selon moi. Mais ce n'est que mon avis.
    Je le relis souvent, presque chaque année, religieusement. Je ne dis pas que je le connais par coeur, malgré tout.
    Non. Pour cela , il faudrait se détacher de l'histoire. Et moi, je ne peux pas. Je m'y plonge et m'y noie immanquablement, dans un univers froid et implacable où les sentiments humains ne sont plus que plaies à vif.

    Il y en a qui trouvent la foi. Moi, j'ai trouvé King.

    Dans Revival, j'ai retrouvé cet entrelacs de vies ordinaires empruntant des chemins cahoteux, loin d'êtres chaotiques.

    "La foudre est-elle plus puissante que Dieu ?"
    Ce n'est pas tant l'importance de cette question que la réflexion qui en découle et les innombrables questions connexes concernant la cause de la foi (ou l'absence de foi) de chacun, sa puissance face à des sentiments banalement humains et aux accidents de la vie.


    Quand à la fin, ma foi ... Eh bien... C'est du King !

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  • HORRORSTÖR - aprèsPour la présentation de ce roman de Grady Hendrix, c'est .

    Phase 1 : Pourquoi ai-je eu envie de l'acheter ?

    Eh bien, parce qu'il m'a interpellé au milieu du présentoir du rayon librairie !
    Que diable peut bien faire un catalogue IKEA ici ?

    Et alors là, je dois dire que les édition Milan et demi ont fait un coup de maître !
    Rien de telle que la curiosité pour attirer le chaland !
    Et le chaland, c'est moi...

    Une fois en main, je m'y laisse encore prendre et il faut le feuilleter pour sentir que ça cloche !
    Puis je regarde attentivement la couverture pour remarquer quelques détails glauques, confirmés en 4ème de couverture.

    Ne cherchez pas, vous ne retrouverez aucun de vos repères classiques et c'est tant mieux !
    On est déstabilisé avant même l'achat et, de fait, on est obligé de l'acheter !

    C'est le premier effet "Gruen Transfert" !

    Vous ne connaissez pas ? J'explique.
    Victor Gruen est un architecte autrichien réputé (parait-il, n'y connaissant rien je ne n'avais jamais entendu parler de lui à ce jour) participant à l'élaboration de nombreux centres commerciaux américains dont le but ultime est de décupler l'influence de l'environnement sur l'acte d'achat.

    Quand j'entre dans un centre commercial, mes sens sont submergés d'informations diverses : sons, odeurs, lumières, couleurs, température, disposition du magasin...

    Un joyeux bordel, dites-vous ? Que nenni !

    Tout ce désordre a été l'objet d'une profonde réflexion (sisisi, je vous assure !) visant à vous faire oublier que vous êtes simplement venu acheter un paquet de papier toilette : ils ont gagné, puisque je suis repartie avec une barre de 20 paquets de Twix en promotion, un magazine de tricot, un bol vert à 1€ et ce livre... et que j'ai oublié le paquet de papier toilette (j'ai dû repartir en sens inverse en arrivant chez moi et refaire la queue à la caisse... la loose !)

    Les spécialistes du marketing parlent de "désorientation scriptée" qui se traduit le plus souvent par une marche plus lente et des achats impulsifs...(ou alors, j'avais vraiment besoin de cette barre de 20 paquets de Twix)


    Et pourquoi, je vous raconte tout ça déjà...?
    Ah ! Oui !

    De la même façon, dans un magasin Ikéa, vous êtes inondé par un ce "joyeux bordel" savamment pensé et travaillé pour que votre carte bancaire vire au rouge...

    HORRORSTÖR - après


     
    "Crayon d'humeur" l'a bien compris... et nous ne sommes pas faibles, "juste" influençables et manipulables pour qui cherche à s'en donner la peine.

    Bref.
     

    Voici donc le pourquoi du comment j'ai acheté ce livre !


    Phase 2 : Je l'ai lu (bahouikomêmehein)

    ça ne fait pas un pli, vous allez modéliser VOTRE magasin ORSK dans votre petite tête au cours de cette lecture...
    Car il ne s'agit évidemment pas d'un magasin Ikéa, non... mais d'une ligne de magasins concurrente reprenant toutes leurs caractéristiques et leur marketing sensoriel.

    Votre propre expérience Ikéa va modeler votre lecture tout du long, avec vos nombreux traumatismes...

    Vous souvenez-vous de ce jour où vous êtes innocemment entré dans ce magasin de perdition, un matin, vers 9 heures, vous vous êtes égaré dans le dédale des armoires PAX, puis avez arpenté les couloirs interminables de l'aménagement du studio de 12mètres carrés, avant de vous résoudre à vous recroqueviller dans la position du foetus sur un canapé ektorp en attendant qu'un homme en bleu et jaune vienne à votre secours ? Vous en êtes ressorti à 23 heures... pas de bol, c'était un nocturne !

    Et le jour où vous avez échangé vos enfants avec ceux d'un couple de Strabourgeois (vous êtes de Caen) au sortir de l'espace enfant mais vous ne vous en êtes rendu compte que lorsque vous les avez croisés dans la dernière ligne droite des caisses ?

    Et la fois où vous avez voulu acheter un Swaïlig mais qu'arrivé dans la zone de stockage et vous vous êtes rendu compte que vous aviez oublié de noter le numéro de l'allée et de la place où vous deviez retirer le paquet plat (au milieu de milliers d'autres paquets plats) et que vous avez dû retourner dans l'espace des solutions de rangement où vous vous êtes perdu il y a 6 heures !

    Et, rentré à la maison, vous devez encore monter les meubles...

    Bref.

    Vous pensez que vous avez déjà atteint, personnellement, le summum de l'horreur...

    Eh ben non !

    Dans HORRORSTÖR, l'auteur vous entraine vers le côté obscur de cette grande chaine de magasins ORSK, là où seule l'abnégation du personnel peut vous conduire, dans les méandres de l'espace cuisine et salle à manger, lors d'une sombre nuit qui occulte à votre regard tous les raccourcis entre les différentes parties de la zone d'exposition...

    La dernière nuit d'Amy, du moins l'espère-t-elle, elle qui déteste l'ambiance du magasin où elle travaille, déteste l'attitude de son manager vis à vis d'elle, déteste ses collègues, déteste la philosophie sectaire de cette soi-disant grande famille ORSK... et qui attend avec impatience et anxiété la réponse à sa demande de mutation...

    HORRORSTÖR se lit tout seul.
    On passe un bon mauvais moment.

    Attention, ce n'est pas un livre que vous avez entre les mains, mais une petite salle de cinéma... un genre de compromis génétique entre scream, le projet Blair Witch et Silent Hill où les protagonistes font invariablement ce qu'il ne faut pas faire avec un naturel désarmant.

    La trame de l'histoire n'est pas particulièrement originale mais le marketing sensoriel qui l'entoure est plutôt efficace.
    A emprunter où à se faire offrir...  pour les amateur d'horreur !

    Vous avez aimé Le projet Blair Witch ? Alors vous allez aimer Le projet Blair Witch Chez ORSK.

    HOORORSTÖR est fait pour vous. Vous n'irez plus chez Ikéa aussi serein.

     

     

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